La Chaire Mukwege
La Chaire Mukwege vise à développer les recherches interdisciplinaires dans le domaine des violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles dans les contextes conflictuels et à fédérer, sur cette thématique, différents partenaires et universités dans plusieurs pays autour d’un réseau international de recherches.
La force de la Chaire Mukwege est qu’elle entend promouvoir des recherches transversales, interdisciplinaires, et ainsi mieux appréhender tant la prévention que le suivi des femmes victimes de violences sexuelles, selon une approche holistique.
Le Congrès international
Un Congrès international de la Chaire Mukwege est organisé chaque année dans l’une des universités partenaires. Chacune de ses éditions a été une occasion unique de rassembler des intervenants du monde entier, mettant en commun les connaissances issues de leurs spécialités diverses.
Les Universités d’Angers et de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont le privilège d’organiser le 4ème Congrès international autour de la thématique suivante : « Violences sexuelles et enfance en guerre ».
Les enfants sont victimes de violences sexuelles dans les conflits armés, pour diverses raisons liées aux stratégies guerrières. Des enfants sont violés pour faire fuir leur communauté. D’autres sont enrôlés de force pour servir d’esclaves sexuels. Ils sont enlevés, emprisonnés, torturés pour terroriser la population et réduire leur famille et les belligérants au silence. Parfois issus du viol, ils naissent de grossesses forcées, leur mère ayant servi d’incubateur à futurs combattants. Le phénomène est mal connu et peu étudié. Quelles sont les formes et les motivations de cette violence ? Qui en sont les auteurs ?
Largement impunies, ces violences tendent à persister dans les temps post-conflictuels. Quelles sont les difficultés du droit et de la justice internationale à répondre à ces crimes ? Que font les Etats, à l’échelle nationale et internationale, pour lutter contre ces viols et violences sexuelles en temps de guerre et accompagner le retour à la paix ?
Si les mineurs sont victimes, ils sont aussi souvent auteurs de violences. Doit-on les considérer comme victimes, bourreaux ou les deux à la fois ? Comment traiter leur cas à tous, d’un point de vue social, psychologique, juridique, à la fois individuellement et collectivement ?
Le Congrès permettra d’analyser ce phénomène, qui est massif et constitutif de graves crimes internationaux, par une approche pluridisciplinaire. Le Congrès servira de plateforme de lutte contre l’invisibilisation de ces violences, en interrogeant les différentes formes que peuvent prendre ces violences et les stratégies guerrières qu’elles emportent. Il sera l’occasion de revenir sur l’ensemble des conséquences physiques et psychologiques du phénomène afin de mieux interroger les formes de la réparation holistique qui peuvent être déployées. Enfin, il interrogera la place du droit dans la prévention et la sanction de ces atrocités.
Le Projet VSEG
Le projet VSEG est né du constat de l’absence de la place du droit dans la question de la prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles en temps de conflits armés. Le projet s’inscrit dans une démarche de lutte contre l’impunité en visant à identifier les lacunes juridiques au niveau des normes primaires et secondaires du droit international pour la mise en œuvre d’une véritable responsabilité (individuelle ou étatique) des acteurs et sujets impliqués dans des actes de violences sexuelles contre les enfants en temps de conflits armés, et diffuser des outils utiles à la meilleure appréhension juridique de ces enjeux (livrets, analyses juridiques, notes de blogs, articles, notamment).